L’histoire du Château
Pour Henry et Marie Clews, ce fut le coup de foudre lors de leur découverte du Château de La Napoule en 1918. Ils étaient tombés nez à nez avec un Château “endormi” – les ruines sarrasines avaient été transformées, passant d’une forteresse militaire à une villa de bord de mer. Les splendides vues de la mer Méditerrannée et l’atmosphère mystérieuse du lieu compensait ses défauts (qui incluaient une chambre à coucher entièrement décorée de rose, du papier peint à la moquette en passant par le mobilier, ainsi que des cheminées démesurées, et un seul palmier délaissé dans le jardin). Les Clews avaient trouvé le projet parfait dans lequel investir leurs énergies créatrices.
Ce qui au départ devait être un ajustement minimal afin de rendre le lieu plus confortable devint rapidement un projet à grande échelle. Le couple se retrouva par la magie de ces vieux mur, et comme le décrit Marie, ils laissent leur esprit créatif “en liberté dans La Napoule”. Ensemble, ils passeront dix-sept ans à faire de cette bâtisse une retraite artistique. Marie prend un rôle d’architecte et paysagiste – en ajoutant un corps de garde à tourelle, de hauts remparts, des terrasses de bord de mer et des hectares de jardin. Henry poursuit son travail de sculpture et orne chaque chapiteau, meurtrière et colonne de créatures mythiques.
Le couple excentrique vivait dans un réalité rêvée à La Napoule. Henry préférait se faire appeler Mancha, s’imaginant en Don Quichotte des temps modernes. Henry et Marie s’habillaient souvent en costumes d’époque. Les Clews vivaient une vie d’opulence, donnant des bals et fêtes prestigieuses pour l’aristocratie européenne et les expatriés américains. Ils étaient cependant tout aussi actifs dans la vie de la communauté, ouvrant les portes du Château aux habitants du village pour des performances, des célébrations et des messes dans la cour.
Les Clews vécurent heureux ensemble à La Napoule jusqu’à la mort prématurée d’Henry en 1937. En 1951, pour honorer la mémoire de son mari, Marie fonde La Napoule Art Foundation, ouvrant ainsi la retraite aimée du couple aux artistes et amoureux d’art des générations à venir. Aujourd’hui, LNAF continue de donner vie au rêve d’Henry et Marie en invitant les artistes à découvrir d’eux-mêmes “l’esprit créatif” qui vit toujours à La Napoule.